Infolettre N°5 Mars 2025

Infolettre N° 5 – Mars 2025 Le mot du Président   C’est avec quelques jours de retard lié aux vacances scolaires que nous vous adressons notre infolettre annoncée trimestriellement.  Nous avons souhaité dans celle-ci partager avec vous les informations sur la situation des enfants et des fillettes en particulier dans ce pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète.   Situation actuelle des enfants de familles défavorisées   De grandes disparités existent dans la fréquentation scolaire entre les filles et les garçons. Cela est notamment dû à la tradition qui admet le mariage des jeunes filles très tôt et donne la priorité à l’éducation des garçons, qui sont l’avenir de la famille. Le travail des enfants est un fléau encore très répandu au Népal malgré son interdiction. Selon les ONG, plus de 25 % des jeunes filles travailleraient quotidiennement et 17 % des garçons. Obligés de subvenir aux besoins de leur famille, ils travaillent dans des conditions lamentables puisque clandestines, dans les champs, comme domestiques, manoeuvres sur les chantiers, chiffonniers dans les décharges, petites mains chez des artisans. Le trafic des enfants est encore répandu et reprend aux périodes de crises, comme après les séismes ou les inondations. De très jeunes filles sont achetées à leur familles par les trafiquants, ou parfois, elles décident d’elles-mêmes de les suivre dans l’espoir d’une vie meilleure. Une fois arrivées en ville, elles sont vendues dans des maisons closes, alors que certaines sont encore de petites filles non pubères. L’âge légal du mariage est de 18 ans pour les filles et de 21 ans pour les garçons. Toutefois, celui-ci n’est pas respecté et encore 51 % des filles sont mariées ou promises au mariage avant l’âge légal par décision familiale. Le problème de la langue : Dans les régions éloignées, certaines ethnies pratiquent leur langue et ne parlent pas le népali. Ainsi de nombreux enfants ne peuvent pas accéder à l’enseignement primaire donné dans la langue officielle. L’état civil : Le pays n’a pas encore de système administratif et juridique efficace et plus de 30 % des enfants ne seraient pas enregistrés officiellement auprès des autorités népalaises. Cette lacune entraîne de graves conséquences sur leur chance d’être scolarisés, tout comme d’être soignés et protégés.

Infolettre N°4 Décembre 2024

Infolettre N° 4 – Décembre 2024 A propos d’Himalpyramis Dans un contexte financier préoccupant au cours de ces trois dernières années, nous avons pu cependant faire face à nos engagements auprès des familles et des enfants dans le soutien de leur scolarité. 38 enfants ont bénéficié de notre aide, parmi lesquels on compte 23 filles et 15 garçons. Cela a été rendu possible par une gestion rigoureuse et prévoyante de notre trésorerie. En effet, nous sommes dans la nécessité de provisionner les dépenses prévisionnelles avec les recettes correspondantes espérées une année à l’avance dès lors que nous souhaitons que les enfants pris en charge aillent au terme de leur scolarité. Nos résultats financiers ne sont pas ceux de l’année 2021, mais notre situation cependant semble se stabiliser permettant de tenir nos objectifs en 2025. Les bonnes nouvelles sont les bienvenues. Nos appels à candidatures portent leurs fruits. Notre conseil d’administration va accueillir un nouveau responsable. Un renouvellement de nos adhérents et parrains est en cours. Certains nous quittent après de longues années de fidélité et d’autres nous rejoignent. L’association reste vivante grâce à vous et nous en sommes heureux. Nos responsables du comité de gestion de Katmandu Rajendra et Rajkumar nous ont informés de leur projet de venir en France et de nous rencontrer à cette occasion. Ils sont l’un et l’autre dans le développement des activités de leur agence. Ils sont notre lien avec les enfants et les familles un rouage essentiel dans le fonctionnement de notre association. Les accueillir et partager nos informations sera le moment d’exprimer aussi le plaisir de les recevoir et de les remercier. Le calendrier 2025 est prêt et à la vente sur notre site au prix de 10 euros. Il comporte de très belles photos réalisées par Patrick et Eléna au cours de différents séjours au Népal. Laure a réalisé le choix des photos et la maquette. Merci à tous les trois pour ce travail qui permet d’apporter une aide à la scolarité de quelques enfants. Nous avons été alertés du dysfonctionnement de notre site web au cours du mois de novembre. Notre webmaster s’est penché sur l’ampleur du problème et les causes possibles de son inaccessibilité. Il apparaît que nous avons été l’objet de tentatives d’intrusion malveillantes et que le dispositif de sécurité se soit activé. Il est à nouveau opérationnel, mais dans le ménage effectué, certaines informations et photos ont disparu. Les membres du conseil d’administration sont mobilisés en lien avec Anne pour relever les manques et rétablir la totalité des informations présentées. L’école au Népal Quelques dates clés : -1853 : la dynastie Rana crée la première “école publique”, néanmoins réservée aux castes les plus élevées, où l’enseignement est donné en langue anglaise. La famille royale, voyant dans un système public d’enseignement une menace éventuelle pour son pouvoir, ne rendra jamais l’école accessible à tous. -1951 : chute de la dynastie Rana et inscription du droit à l’éducation pour tous dans la constitution. -1959 : création de la première université népalaise : l’Université Tribhuvan à Kathmandou. -1975 : l’école devient obligatoire et gratuite pour tous les enfants de 6 à 11 ans. Les différents types d’écoles On peut suivre soit l’école publique, soit une école privée, ou encore suivre un enseignement dans un monastère, comme c’est souvent le cas chez les bouddhistes. Ces monastères de village sont situés dans les vallées isolées où vivent les populations népalaises de culture bouddhiste tibétaine, mais dans la capitale il y a aussi de nombreux grands monastères qui accueillent des enfants de la campagne, tout comme des Tibétains ayant fui leur pays. L’enseignement donné dans un monastère ne fournit pas de diplôme de fin d’études, mais reste ouvert à toutes classes sociales, filles et garçons. L’école publique au Népal n’a pas une très bonne réputation, qualité de l’enseignement médiocre, manque de locaux, d’équipements, de personnel. S’ils en ont les moyens, les Népalais préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles privées, souvent des internats ou boarding schools. Le redoublement étant assez courant, il faut parfois plus de 10 ans pour terminer l’école primaire publique. Le choix du privé s’explique d’abord par l’enseignement de l’anglais qui y est pratiqué dès les plus petites classes, avec la plupart des cours en langue anglaise, à l’exception des cours de népalais. Maitriser la langue anglaise est la clé pour obtenir un quelconque emploi dans l’administration, le tourisme, le commerce etc. L’école publique est gratuite de la 1ère à la 5ème année (ce qui équivaut à l’école primaire chez nous, de 6 à 10 ans) mais reste sous-financée par le gouvernement, qui paradoxalement subventionne aussi certaines écoles privées. Que ce soit dans l’enseignement public ou privé, les frais de scolarité et d’inscription aux examens, l’uniforme obligatoire, les fournitures scolaires et les manuels sont à la charge des familles. La journée type dans une école népalaise L’école publique commence à 10h et finit à 16h. A cause de l’éloignement, les enfants ont besoin souvent d’une à deux heures de trajet à pied pour rejoindre leur école. Ils ont une pause de 30 minutes pour leur déjeuner, apporté de la maison et mangé dans la classe ou dans la cour, car il n’y a pas de système de cantine. Les matières enseignées sont le népalais, l’anglais, les maths, les sciences (comprenant dans le même cours physique, chimie et biologie), l’histoire et la géographie, l’éducation civique, l’hygiène et la santé, la gymnastique. S’ajoutent à partir du grade 6 (6ème) un cours de population et environnement et 2 options supplémentaires à partir du grade 9 (3ème): comptabilité, maths optionnelles, culture générale. En arrivant le matin, les élèves, bien alignés dans la cour, font un quart d’heure de gymnastique et chantent l’hymne de l’école et du Népal. C’est aussi l’occasion d’inspecter leur uniforme, qu’ils sont censés avoir toujours propre, comme le soin de leurs mains. Il peut leur être demandé d’aller se couper les ongles avant d’entrer en classe. Le calendrier annuel L’année scolaire débute mi-avril et finit fin mars de l’année suivante. La

Portrait de Utsav et Binamra

Utsav et Binamra sont deux frères qui habitent à Bhaktapur, une très belle ville des environs de Katmandou. Avec ses palais royaux et innombrables temples, c’est un joyau de la culture Newar que le violent séisme de 2015 a fortement endommagé. L’UNESCO a largement participé à la reconstruction des monuments, mais les habitations sont encore bien souvent à moitié effondrées.  Les parents d’Utsav et Binamra ont été forcés d’abandonner la vieille maison traditionnelle des grands-parents et se sont retrouvés dans une maisonnette en tôle qu’ils ont installée dans un champ en périphérie de la ville. Ce n’est pas trop inconfortable, avec une salle d’eau, des toilettes, une cuisine, une petite chambre et une pièce commune. L’installation est rudimentaire mais pas misérable. Uttam, leur père, a dû se reconvertir en maraîcher et fait vivre les 4 membres de la famille avec la vente de ses légumes. Les récoltes sont aléatoires à cause des intempéries qui accompagnent la fin de la mousson. L’an dernier les inondations ont ravagé la plus grande partie des légumes prêts à être récoltés.   L’ainé des garçons a 17 ans et est en dernière année du cycle scolaire. Il voudrait faire des études de technicien informatique. Le second a 11 ans et est en 6ème. Ils adorent l’école. Himalpyramis les soutient depuis 2018. Pour les fêtes de Dashain de cette année, ils ont comme toujours participé aux réunions familiales, comme on le voit sur ces photos, prises dans le hangar où vivent les grands-parents depuis le séisme. 

Portrait de Jeni et Juni Maya

Jeni et Juni Maya habitent au village de Syabru, dans la région du Langtang. Elles sont les cousines de James et Jesika avec qui vous pouvez faire connaissance sur le site d’Himalpyramis et ont 9 ans et 6 ans. Depuis cette année, l’aînée est en pension à Katmandou, avec ses cousins, et la cadette, après avoir fréquenté la maternelle locale, va entrer à l’école du village au printemps 2024, là où sa sœur avait com- mencé sa scolarité. Mais les parents, soucieux de donner à leurs enfants les meilleures chances pour leur avenir, ont décidé l’an dernier d’inscrire Jeni dans cette école privée de Katmandou pour qu’elle apprenne convenablement l’anglais, une clé essentielle pour envisager une quelconque formation professionnelle. Leur père est cultivateur et récolte des pommes de terre, du maïs, de l’orge et des choux. Cette production permet de nourrir la famille mais est insuffisante pour une commercialisation, même locale, et n’ont pas de bétail. Leur mère s’occupe de la maison et aide aux champs. Ils ont parfois des opportuni- tés d’emploi local pour quelques jours dans la reconstruction, suite au tremblement de terre, ou le tourisme. C’est un oncle expatrié en Inde qui les aide à assurer les frais scolaires supplémentaires de Jeni, en plus du parrainage de 135 euros par Himalpyramis. Leur maison a été détruite par le séisme de 2015, comme le reste du village de Syabru. Ils ont pu en reconstruire une nouvelle de leurs mains, en béton et tôle, grâce à une aide partielle accordée par l’administration.

Portrait de Jesika et Jeams

Jeams et Jesika habitent à Syabru, dans la région du Langtang. Leur village a été entièrement détruit par le séisme de 2015 et la famille, parents, grands-parents et enfants, habite depuis cette catastrophe dans une construction provisoire bâtie par Sonam, le père, avec les matériaux récupérés des ruines de la vieille maison et des tôles achetées en ville et acheminées à dos d’homme jusqu’à 2150 m d’altitude.  Les enfants sont en pension à Katmandou, dans une école privée, et un petit groupe de trois donateurs, qui se connaissaient, contribue aux frais de leur scolarité. Jeams est en classe 8 et Jesika en classe 6. Leur cas est particulier à Himalpyramis, car Jeams était déjà scolarisé dans cette école en 2017, ses parents assumant ce choix. Leur maison étant à reconstruire et Jesika en âge d’entrer en primaire, ce trio de donateurs a choisi de financer en partie la pension des deux enfants pour que leur père puisse acheter de quoi bâtir une nouvelle maison de ses mains. La famille a deux vaches et quelques champs, comme la plupart des habitants de Syabru. Sonam est guide de trek mais ces dernières saisons il a eu peu de clients, comme beaucoup d’autres guides.