Infolettre N° 4 – Décembre 2024
A propos d’Himalpyramis
Dans un contexte financier préoccupant au cours de ces trois dernières années, nous avons pu cependant faire face à nos engagements auprès des familles et des enfants dans le soutien de leur scolarité. 38 enfants ont bénéficié de notre aide, parmi lesquels on compte 23 filles et 15 garçons.
Cela a été rendu possible par une gestion rigoureuse et prévoyante de notre trésorerie. En effet, nous sommes dans la nécessité de provisionner les dépenses prévisionnelles avec les recettes correspondantes espérées une année à l’avance dès lors que nous souhaitons que les enfants pris en charge aillent au terme de leur scolarité. Nos résultats financiers ne sont pas ceux de l’année 2021, mais notre situation cependant semble se stabiliser permettant de tenir nos objectifs en 2025.
Les bonnes nouvelles sont les bienvenues. Nos appels à candidatures portent leurs fruits. Notre conseil d’administration va accueillir un nouveau responsable. Un renouvellement de nos adhérents et parrains est en cours. Certains nous quittent après de longues années de fidélité et d’autres nous rejoignent. L’association reste vivante grâce à vous et nous en sommes heureux.
Nos responsables du comité de gestion de Katmandu Rajendra et Rajkumar nous ont informés de leur projet de venir en France et de nous rencontrer à cette occasion. Ils sont l’un et l’autre dans le développement des activités de leur agence. Ils sont notre lien avec les enfants et les familles un rouage essentiel dans le fonctionnement de notre association. Les accueillir et partager nos informations sera le moment d’exprimer aussi le plaisir de les recevoir et de les remercier.
Le calendrier 2025 est prêt et à la vente sur notre site au prix de 10 euros. Il comporte de très belles photos réalisées par Patrick et Eléna au cours de différents séjours au Népal. Laure a réalisé le choix des photos et la maquette. Merci à tous les trois pour ce travail qui permet d’apporter une aide à la scolarité de quelques enfants.
Nous avons été alertés du dysfonctionnement de notre site web au cours du mois de novembre. Notre webmaster s’est penché sur l’ampleur du problème et les causes possibles de son inaccessibilité. Il apparaît que nous avons été l’objet de tentatives d’intrusion malveillantes et que le dispositif de sécurité se soit activé. Il est à nouveau opérationnel, mais dans le ménage effectué, certaines informations et photos ont disparu. Les membres du conseil d’administration sont mobilisés en lien avec Anne pour relever les manques et rétablir la totalité des informations présentées.
L’école au Népal
Quelques dates clés :
-1853 : la dynastie Rana crée la première “école publique”, néanmoins réservée aux castes les plus élevées, où l’enseignement est donné en langue anglaise. La famille royale, voyant dans un système public d’enseignement une menace éventuelle pour son pouvoir, ne rendra jamais l’école accessible à tous.
-1951 : chute de la dynastie Rana et inscription du droit à l’éducation pour tous dans la constitution.
-1959 : création de la première université népalaise : l’Université Tribhuvan à Kathmandou.
-1975 : l’école devient obligatoire et gratuite pour tous les enfants de 6 à 11 ans.
Les différents types d’écoles
On peut suivre soit l’école publique, soit une école privée, ou encore suivre un enseignement dans un monastère, comme c’est souvent le cas chez les bouddhistes. Ces monastères de village sont situés dans les vallées isolées où vivent les populations népalaises de culture bouddhiste tibétaine, mais dans la capitale il y a aussi de nombreux grands monastères qui accueillent des enfants de la campagne, tout comme des Tibétains ayant fui leur pays. L’enseignement donné dans un monastère ne fournit pas de diplôme de fin d’études, mais reste ouvert à toutes classes sociales, filles et garçons.
L’école publique au Népal n’a pas une très bonne réputation, qualité de l’enseignement médiocre, manque de locaux, d’équipements, de personnel. S’ils en ont les moyens, les Népalais préfèrent envoyer leurs enfants dans des écoles privées, souvent des internats ou boarding schools. Le redoublement étant assez courant, il faut parfois plus de 10 ans pour terminer l’école primaire publique. Le choix du privé s’explique d’abord par l’enseignement de l’anglais qui y est pratiqué dès les plus petites classes, avec la plupart des cours en langue anglaise, à l’exception des cours de népalais. Maitriser la langue anglaise est la clé pour obtenir un quelconque emploi dans l’administration, le tourisme, le commerce etc.
L’école publique est gratuite de la 1ère à la 5ème année (ce qui équivaut à l’école primaire chez nous, de 6 à 10 ans) mais reste sous-financée par le gouvernement, qui paradoxalement subventionne aussi certaines écoles privées. Que ce soit dans l’enseignement public ou privé, les frais de scolarité et d’inscription aux examens, l’uniforme obligatoire, les fournitures scolaires et les manuels sont à la charge des familles.
La journée type dans une école népalaise
L’école publique commence à 10h et finit à 16h. A cause de l’éloignement, les enfants ont besoin souvent d’une à deux heures de trajet à pied pour rejoindre leur école. Ils ont une pause de 30 minutes pour leur déjeuner, apporté de la maison et mangé dans la classe ou dans la cour, car il n’y a pas de système de cantine.
Les matières enseignées sont le népalais, l’anglais, les maths, les sciences (comprenant dans le même cours physique, chimie et biologie), l’histoire et la géographie, l’éducation civique, l’hygiène et la santé, la gymnastique. S’ajoutent à partir du grade 6 (6ème) un cours de population et environnement et 2 options supplémentaires à partir du grade 9 (3ème): comptabilité, maths optionnelles, culture générale.
En arrivant le matin, les élèves, bien alignés dans la cour, font un quart d’heure de gymnastique et chantent l’hymne de l’école et du Népal. C’est aussi l’occasion d’inspecter leur uniforme, qu’ils sont censés avoir toujours propre, comme le soin de leurs mains. Il peut leur être demandé d’aller se couper les ongles avant d’entrer en classe.
Le calendrier annuel
L’année scolaire débute mi-avril et finit fin mars de l’année suivante. La plupart des écoles organisent des contrôles et un bulletin est adressé aux familles en juillet, novembre et mars. En fonction des résultats de fin d’année, l’élève est admis, ou non, dans le niveau supérieur.
Les vacances se répartissent ainsi :
– 2 semaines début juin
– 12 jours fin octobre pour les fêtes de Dashain (voir l’infolettre N°1)
– 7 jours en novembre pour Tihar, la fête des lumières
– deux mois en janvier et février
– 15 jours début avril.
Pour les petites vacances, les élèves pensionnaires des boarding schools restent en général à l’école, mais ont du temps libre pour des activités de loisirs et pour des révisions.
Les cycles scolaires:
La maternelle dure trois ans.
Le 1er cycle va du niveau 1 au niveau 8, l’équivalent du CP à la 4ème. A la fin du niveau 8 les élèves passent le DLE (district level examination).
Le 2ème cycle va du niveau 9 au niveau 12, l’équivalent de la 3ème à la terminale. En fin de classe 10 les élèves passent le SEE (secondary éducation examination) et en fin de classe 12, le SLC (school leaving certificate).
Avec leur SLC, les élèves peuvent s’inscrire en université pour obtenir en trois ans un bachelor, puis un master.
Pour en savoir plus, un film sur Educ-Arte 2013 :
Chemins d’école, Chemins de tous les dangers : Népal
Au Népal, le petit Ajit et ses camarades bravent tous les obstacles pour se rendre à l’école depuis leur village perdu de Kumpur, perché à 4.000 mètres d’altitude. Des bêtes féroces rôdent le long de leur chemin, et les enfants doivent traverser, au péril de leur vie, le fleuve le plus dangereux de toute la contrée : le Trisuli. Seule une nacelle montée sur un câble rouillé permet d’atteindre la rive opposée et les aînés sont chargés de veiller sur les plus petits. Une fois arrivés, une autre menace les attend : l’autoroute et son trafic infernal, où tous espèrent être pris en stop.
Pendant deux semaines, Joachim Förster a partagé les trajets quotidiens de ces enfants au courage extraordinaire.